Après le terrain, le laboratoire…

En cette fin d’année, le groupe scientifique travaille à l’élaboration des données de terrain pour la préparation du rapport technique annuel à l’archéologie cantonale.

La restauration du mobilier présentant des risques de détérioration a pu être réalisée avec le soutien des Musées cantonaux du Valais. Nous les remercions chaleureusement pour leur soutien et plus particulièrement Philippe Curdy, conservateur du département Préhistoire et Antiquité.

Les travaux de restauration du mobilier métallique ont été effectués par l’atelier de restauration ConservArt à Sion. Ils ont d’ores et déjà permis de préciser la détermination des objets découverts (Fig. 1 et 2). Ces travaux permettront également la conservation à long terme du matériel mis au jour sur le site et le dessin de celui-ci (Fig. 3).

Figure 1 - Clou de chaussure romain (HA14-054) dans sa gangue de corrosion et de sédiments

Figure 2 - Même clou (HA14-054) après restauration, les globules et la croix à 4 branches caractéristiques des clous tardo-républicains sont clairement visibles

Figure 2 - Même clou (HA14-054) après restauration, les globules et la croix à 4 branches caractéristiques des clous tardo-républicains sont clairement visibles

Figure 3 - Dessin du clou (HA14-054) pour le rapport technique 2014

L’ensemble du mobilier découvert sera remis à l’Archéologie cantonale valaisanne, à la fin de cette année, pour être stocké dans des conditions optimales.

Les 200kg de sédiments rapportés en plaine par l’équipe de terrain, à dos d’hommes du site à l’alpage de Boveire d’en-bas, puis en véhicule, ont été tamisés dans le courant du mois d’octobre. Ces travaux ont été réalisés par une petite équipe dans des locaux mis à disposition par l’Archéologie cantonale valaisanne. Un système de tamisage par flottation avec une colonne de tamis de dimensions 0.4 cm, 0.2 cm, 0.1 cm, 0.05 cm 0.025 cm a été utilisé (Fig. 4). Les boues ont été évacuées et les résidus de tamis ont pu être reconditionnés après séchage. Les résidus de tamisage sont principalement constitués de charbons de bois. Quelques petits pois et grains d’orge ont cependant déjà pu être reconnus dans plusieurs prélèvements. Des ossements calcinés de faune et des restes carbonisés non osseux et non charbonneux (résidus alimentaires) ont également pu être isolés.

Figure 4 - Manuel s’affairant à la station de tamisage, système de flottation à gauche, colonne de tamis au centre et bassins de décantation et de pompage à droite

L’ensemble des résidus de tamisage devra être trié à la binoculaire puis sera analysé par des spécialistes. L’association RAMHA bénéficie déjà du soutien du Muséum d’histoire naturelle de Genève par l’intermédiaire de Jacqueline Studer, directrice du département d’archéozoologie, qui effectuera l’étude des os d’animaux. L’association est également en contact avec Christiane Jacquat pour la réalisation d’une étude archéobotanique complète.

Les résultats des tests effectués en 2010 avaient été plus que prometteurs et les prélèvements à disposition en 2014 nous permettront de comparer les faciès alimentaires entre les différents locaux du site. Des comparaisons générales entre l’alimentation sur le site et d’autres sites de référence seront également possibles. Ces informations seront capitales pour mettre en évidence les fonctions des différents foyers et locaux.

L’association manque cependant encore de moyens pour réaliser l’entièreté de ces études et celles-ci ne pourront être menées que dès 2015, selon les finances à disposition.

Les datations du mobilier 2014 correspondent à une occupation du site pendant ce que l’on nomme la période tardo-républicaine, entre 50 et 15 avant J.-C. Ce qui semble confirmer nos hypothèses de travail et ferait du Mur (dit) d’Hannibal, le plus haut site avec des niveaux d’occupation de cette période en Europe.

Pour plus d’images sur le déroulement de la campagne 2014, nous vous invitons à visiter nos galeries de photos.