Après les fouilles…

Après 10 ans de recherches sur le terrain, les investigations sur le Mur (dit) d’Hannibal se sont terminées en août 2016.

Les travaux de tamisage et d’analyse se sont poursuivis dans la lancée. 

L’ensemble des sédiments récoltés en 2016 ont pu être tamisés dans les locaux de l’Archéologie cantonale valaisanne durant les mois d’octobre et novembre. La totalité des sédiments récoltés et transportés à dos d’archéologue durant les trois campagnes est d’environ 1500kg. Les os et graines issus des sédiments de 2009 à 2015 sont actuellement en cours d’analyse tandis que les prélèvements de 2016 sont en cours de triage. Ces derniers pourront être remis aux spécialistes d’ici l’été et l’ensemble des études spécialisées devrait pouvoir être bien avancé, voir terminé, d’ici la fin 2017.

Une table ronde de tous les scientifiques ayant participé au projet devrait pouvoir avoir lieu encore 2017 ou au début 2018, pour préparer la publication de la totalité des résultats obtenus.

Le mobilier archéologique récolté durant la campagne 2016 a pu être restauré grâce au soutien des Musées cantonaux du Valais et le dessin des objets devrait débuter prochainement.

Anneau de ceinturon en bronze de la fin de l'âge du Fer, ce type d’anneau est souvent associé à des épées en contexte funéraire et peut être lié au port de l’arme. (C) ConservArt Sàrl 2017.


Un nombre important de positions fortifiées et non fortifiées présentant des caractéristiques très proches des découvertes du Mur (dit) d’Hannibal nous ont également été signalées en vallée d’Aoste / IT (lien : www.andarpersassi.it/villaggi-salassi-aggiornamento/). Nous avons donc notifié notre disponibilité pour une rencontre et une présentation de nos résultats communs à nos collègues valdôtains et nous espérons développer une collaboration transfrontalière pour l’étude de l’ensemble de ces sites d’altitude des Alpes pennines.

En septembre 2016, le colloque scientifique autour de l’inscription découverte sur le Mur (dit) d’Hannibal par Anne-Françoise et Vincent Quartier-la-Tente a été un réel succès et a permis d’avancer sensiblement sur la compréhension de l’inscription et sur la connaissance de ses détails de fabrication. Michel Aberson, professeur à l’UNIL, s’est fortement investit dans cette recherche et l’organisation de ces deux jours d’étude a été soutenue par l’université de Lausanne (UNIL) et par l’association RAMHA. Les participations des professeurs Filippo Motta et Rudolf Wachter ainsi que celles de Stefania Casini et Angelo Fossati, spécialistes de ce type d’inscriptions ou linguistes ont été précieuses, les apports de notre géologue Michel Guélat, des spécialistes de l’Ecole des sciences criminelles de Lausanne Eric Sapin et Quentin Millet, du tailleur de pierre professionnel Romain Fischli et des premiers témoins de la découverte de l’inscription ont également été importants, sans oublier les contributions de l’archéologue cantonale du Valais Caroline Brunetti et de Philippe Curdy, conservateur au Musée d’Histoire du valais et archéologue spécialiste de la protohistoire et des questions de montagne.

Quelques membres de notre association et des étudiants ont également profité de cette séance.

Ses principaux résultats sont :

- la démonstration que l’état de conservation de l’inscription n’est pas incohérent avec une réalisation antique.

- la validation des spécificités celto-latines formelles et linguistiques de l’inscription.

- l’inversion du fardeau de la preuve en ce qui concerne l’authenticité de l’inscription même si un doute méthodologique doit continuer à exister.

- la réhabilitation d’une possible lecture d’un R latin comme quatrième caractère de la seconde ligne de l’inscription. Ce qui réouvrirait la possible lecture d’une forme du verbe de la dédicace « ieuru » sous la forme « ieureu » pour la seconde ligne.

Une nouvelle publication de l’inscription dans le cadre d’un article de synthèse est en discussion entre les principaux intervenants de la table ronde. 

Dans les découvertes étonnantes réalisées en 2016 par l’équipe RAMHA figure également cette magnifique hache du Bronze moyen. Près de 1500 ans plus ancienne que les vestiges du Mur (dit) d’Hannibal, elle a été découverte sur l’un des cols de l’arête frontière à plus de 2600m d’altitude. Isolée, elle peut probablement être interprétée comme un dépôt votif lié au passage.

Hache du bronze moyen. (C) ConservArt Sàrl 2017.

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