2014-2016 les campagnes d’investigations

En juillet-août 2014 et 2015 puis en juillet 2016. L’association RAMHA a mené trois campagnes d’investigations sur le site archéologique du Mur (dit) d’Hannibal. Ces interventions correspondent à trois mois et demi de travail pour une équipe de deux archéologues encadrant jusqu’à 6 étudiants accompagnés ponctuellement de bénévoles.

La base de recherches RAMHA a ainsi accueilli au maximum 8 personnes et des tentes supplémentaires ont dû parfois être installées à sa périphérie pour 4 personnes additionnelles.

Fig. 1 Mur (dit) d’Hannibal, juillet 2014, la base de chantier RAMHA et le site vus depuis l’arête de la Pointe de Toules, © RAMHA 2014.

Les conditions météorologiques ont été très variables.  En 2014 et 2016, la neige, jusqu’à plusieurs dizaines de centimètres en une nuit, et le froid ont été au rendez-vous et ont mis l’équipe et le matériel à rude épreuve tandis que l’année 2015 a été particulièrement agréable et les nuits étonnamment chaudes. 

Fig. 2 Mur (dit) d’Hannibal, juillet 2015, documentation des sondages du promontoire méridonal, © RAMHA 2015.

Les principes mis en œuvre durant ces trois campagnes ont été : de ne jamais excaver un bâtiment dans son entier, de minimiser l’emprise des sondages secondaires, de n’effectuer que des prospections ciblées, de toujours refermer les excavations dans l’année en prenant bien soin de mettre en place un géotextile en fond de fouille et de laisser des marqueurs chronologiques. Ces choix ont porté leurs fruits et permettent, aujourd’hui, une compréhension assez précise de l’occupation du site tout en ayant eu un impact modéré sur l’ensemble des vestiges. La datation de l’occupation principale dans la seconde moitié du premier siècle avant J.-C. a pu être confirmée tandis que des présences ponctuelles postérieures ont aussi pu être mises en évidence. 

Chaque année, un sondage d’une dizaine de m2 a été ouvert sur la moitié d’un bâtiment sélectionné pour ses caractéristiques particulières. Des sondages secondaires ont ensuite été positionnés en divers emplacements : sur un tronçon effondré du Mur d’enceinte, dans d’autres structures ou anomalies (par exemple l’abri de l’inscription en 2014) ou sur des secteurs difficiles à appréhender (comme le promontoire sud en 2015).

Fig. 3 Mur (dit) d’Hannibal, juillet 2016, fouille du local 20 sous serre et neige, © RAMHA 2016.

Les quelques 350 objets et restes mis au jour ainsi que les plus de 1000 kilogrammes de sédiments prélevés, transportés et tamisés permettent aujourd’hui non seulement, de dater les installations, de comprendre qui étaient les occupants des lieux par leurs céramiques, armes, parures et ustensiles, d’appréhender la vie sur place ainsi que les modes d’approvisionnement et de consommation si importants pour occuper même d’une manière événementielle un tel environnement. L’expérience du groupe de chercheurs qui passait des semaines en autarcie sur place constitue ainsi également un acquis pour la compréhension de la vie en ce lieu.

En 2016, après trois semaines sur le site du Mur (dit) d’Hannibal, il a été décidé, pour la fin juillet et le mois d’août, d’élargir les recherches à d’autres positions présentant quelques caractéristiques similaires. Ainsi, une équipe de 5 à 6 membres du groupe scientifique RAMHA a réalisé des études préliminaires sur 4 positions peu voire jamais investiguées. Il s’agit des Cols Ouest et Est de Barasson durant 2 semaines (Bourg-Saint-Pierre, Valais), du Col d’Annibal durant une semaine (Bourg-Saint-Pierre, Valais) et du Mont Carré (Nendaz, Valais). Ces interventions de courte durée ont permis de réaliser un plan provisoire des vestiges de chacun des sites, d’y réaliser quelques sondages exploratoires ou des prospections et ainsi d’en proposer des premières datations et interprétations. Enfin, en août 2016, quelques randonnées ciblées ont été menées en des emplacements présentant un intérêt topographique et tactique similaire aux positions connues et ont permis de repérer un site inconnu.

Fig. 4 Col Est de Barasson, juillet 2016, documentation préliminaire des vestiges, © RAMHA 2016.

L’objectif de ces nouvelles interventions était de permettre une meilleure intégration des travaux réalisés sur le Mur (dit) d’Hannibal dans les contextes régional et historique. L’intervisibilité entre plusieurs de ces sites ainsi que les datations préliminaires dans une fourchette similaire pour toutes les positions sont alors d’excellentes nouvelles.

Les résultats de ces trois campagnes d’investigations sont tout à fait inédits pour l’arc alpin.

La somme des réflexions et interprétations issues de ces recherches peut être suivie dans le cadre du bilan général présenté en début du menu déroulant de l’onglet Recherches archéologiques Bilan des recherches et interprétations au 31.12.2018 tandis que des mises à jours ponctuelles sont proposées sous l’onglet Actualités.