Une dernière campagne riche en découvertes…

La dernière campagne de recherches de terrain menée dans le cadre du projet d’étude du Mur (dit) d’Hannibal s’est achevée le vendredi 19 août.

Mur (dit) d’Hannibal / deux membres de l’équipe de fouille et Kiba en train de documenter les sondages dans la zone protégée à l’intérieur de l’enceinte principale, le 8 juillet 2016.

Les trois semaines de documentation complémentaire sur le site éponyme du projet ont permis de consolider nos connaissances des infrastructures et des occupants de ce site très particulier. La datation de l’ensemble des principaux aménagements à l’époque tardo-républicaine et l’occupation de la position par des troupes romaines sont à présent confirmées.

Mur (dit) d’Hannibal / la neige couvre le site mais la fouille du bâtiment 20 se poursuit sous la serre, le juillet 14 juillet 2016.

Les niveaux d’utilisation de plusieurs bâtiments ainsi que diverses traces de passages ponctuels postérieurs à l’occupation principale ont pu être documentés. La présence d’un clou de chaussure tardo-républicain dans l’un des abris du secteur extérieur au nord-est de l’enceinte permet également de discuter l’hypothèse de travail selon laquelle la majorité des aménagements du site appartiendraient à une même phase.

Après les travaux sur le « Mur », il a été décidé de réorienter pendant quatre semaines les travaux sur différents autres sites régionaux présentant des caractéristiques proches de celles du Mur (dit) d’Hannibal.

Col sur l’arête frontière / l’équipe RAMHA documente un nouveau site. Les investigations permettent de dater le mur qui s’y trouve de la même période que le Mur (dit) d’Hannibal.

Trois sites fortifiés ont ainsi pu être documentés dans la région du Grand-Saint-Bernard. Deux de ces positions, entre 2600 et 2700m, ont été datées de la même période que le Mur (dit) d’Hannibal. Le matériel qui y a été découvert, bien qu’en faible quantité lors de ces travaux préliminaires, est très semblable au mobilier du Mur (dit) d’Hannibal et les grands murs qui y ont été construits sont proches voire identiques aux découvertes lidderaines. Un peu plus de 300m de fortification a également été documenté sur le troisième col étudié, à plus de 3000m d’altitude. Plus d’une centaine de bois y ont aussi été recensés en contre-bas de la crête fortifiée du côté Suisse. L’occupation principale se trouvant cependant sur versant italien et le versant Suisse ayant été fortement modifié par l’activité glaciaire récente, aucun mobilier autre que des bois, n’a pu y être découvert. Une série de bois prélevés lors de travaux de recherche de ces dernières années avaient déjà été datés de l’époque romaine sur ce dernier site et ces vestiges pourraient être en faveur d’une occupation contemporaine du Mur (dit) d’Hannibal et des deux nouveaux sites datés.
Un site semblable nous a également été mentionné par des collègues valdôtains sur un col menant du haut de la Vallée du Grand-Saint-Bernard (IT) à Courmayeur.

3000m d’altitude entre la Suisse et l’Italie / après avoir passé une semaine à documenter des vestiges d’époque romaine au dessus d’un glacier, l’équipe s’apprête à redescendre dans la vallée.

Après la campagne 2016, Il est donc possible de réfléchir non plus en termes de position isolée mais d’un complexe fortifié de la période tardo-républicaine entre le haut du Val d’Entremont (CH) et la haute Vallée du Grand-Saint-Bernard (IT), à la périphérie du Col du Grand-Saint-Bernard.

… et des recherches qui se poursuivent …

Une table ronde autour des questions que pose l’inscription en alphabet de Lugano repérée en 2005 ouvre en ce début septembre 2016 les travaux de groupes et colloques qui mèneront à la publication des résultats des 10 ans de recherches archéologiques autour du Mur (dit) d’Hannibal.
Une fois les sédiments prélevés en 2016 tamisés, les nombreuses études spécialisées entamées seront menées à terme (carpologie, archéozoologie, anthracologie,…) et complèteront les études géologique et palynologique réalisées en 2015-2016. L’ensemble de ces résultats sera associé aux analyses archéologiques lors d’un colloque réunissant tous les spécialistes ayant participé au projet en 2017-2018.

mais un projet toujours en quête de nouveaux soutiens !

Les résultats obtenus lors des trois campagnes de recherches RAMHA ont été au-delà de toutes attentes et ont permis, avec des interventions ciblées et peu destructives, d’appréhender en trois ans, un site archéologique très particulier du paysage alpin. Des interventions préliminaires sur plusieurs autres sites locaux ou présentant des caractéristiques semblables permettent également de mieux insérer les vestiges étudiés dans un contexte environnemental et historique régional.

C’est donc une page méconnue de l’histoire qui est réécrite dans le cadre de ce projet académique interdisciplinaire peu commun mené par une association à buts non lucratifs pour laquelle œuvre un groupe très actif de bénévoles.

La logistique de ces recherches de terrain et les études spécialisées nécessaires à leur élaboration, ainsi que la valorisation des découvertes, nécessiteront cependant encore de nombreux moyens.

Tous les soutiens, même les plus petits, sont donc les bienvenus pour l’association RAMHA et nous nous tenons volontiers à disposition pour vous transmettre plus d’informations ou venir vous présenter notre projet.