Bilan des activités 2019

Les activités de l’association ont été menées selon quatre axes principaux durant l’année passée :

Tout d’abord, le comité d’association s’est principalement engagé dans la planification de détail ainsi que la recherche de solutions pour le financement et la réalisation des étapes de publication ainsi que de sentier didactique et d’espace d’interprétation autour du Mur (dit) d’Hannibal.

La communication des résultats de nos recherches au public ainsi qu’au monde scientifique a constitué un deuxième axe de travail. Trois excursions didactiques au Mur (dit) d’Hannibal se sont tenues en août 2019 et ont rencontré un vif succès. Ce sont ainsi quarante-six personnes âgées de 5 à 75 ans qui ont pu découvrir (ou redécouvrir) le site archéologique sous un ciel radieux. Avec les commentaires de Pierre-André Gard, accompagnateur de moyenne-montagne, et Aurélia Basterrechea, étudiante en archéologie, les participant-e-s ont bénéficié d’explications sur la formation géologique des Alpes ainsi que d’une présentation du site archéologique.

Fig. 1, Mur (dit) d'Hannibal, 17 août 2019, présentation dans le cadre d'une visite guidée sur le site archéologique du Mur (dit) d'Hannibal, © Joëlle Vicari 2019 (avec l'aimable autorisation de l'auteur).

Chaque randonnée s’est soldée par un apéritif aux abords de l’alpage du Cœur durant lequel les participant-e-s ont répondu à un questionnaire. Ce dernier a livré d’importantes données quantitatives et qualitatives pour élaborer une excursion didactique optimisée dès l’été 2020. Les objectifs étaient de cibler d’une part le profil du public répondant à cette offre et ses intérêts, mais également de donner la parole aux randonneuses et randonneurs. Ainsi, complétant les commentaires enthousiastes, de nombreuses suggestions ont été faites et entendues. En cours d’analyse, les premiers résultats permettent au pôle médiation de l‘association RAMHA de dessiner les premiers contours d’un nouveau produit touristique pour la région.

Quatre conférences ont également été données par des membres du comité dans le cadre de rencontres de clubs ou d’associations et le groupe scientifique RAMHA a aussi participé à quatre colloques scientifiques et un séminaire universitaire (Turin, Udine, Bellinzone, Bâle, Lausanne). Deux articles scientifiques associés à des colloques ont été finalisés et sont en cours d’édition tandis qu’un troisième texte est en cours de rédaction. Deux petits articles d’actualité ont également été proposés au journal de la société de développement locale.

Durant l’été 2019, l’étude de terrain transfrontalière en partenariat avec la Surintendance des activités et des biens culturels de la Région autonome Vallée d’Aoste et en partenariat avec la Section Archéologie de l’Etat du Valais s’est également poursuivie. Le groupe scientifique de l’association RAMHA a ainsi réalisé quatre sorties de terrain, auxquelles se sont additionnées quatre journées d’étude en laboratoire. L’ensemble de ces activités, qui correspond à près de 240h de travail, a été réalisé bénévolement par les membres du groupe scientifique RAMHA.

Ces travaux ont ainsi permis de documenter sur deux jours un site totalement inexploré du flanc sud de la Vallée d’Aoste. Les structures ainsi que le matériel qui y ont été repérés sont très similaires à celui des autres positions explorées et permet de valider l’intégration de ce nouveau site dans le corpus associé au Mur (dit) d’Hannibal.  Sur ce dernier lieu, un petit complément d’étude des sols a été réalisé et une journée été consacrée au monitoring et à la documentation des bois glaciaires associés à une position repérée sur l’arête frontière actuelle (ces artefacts font l’objet d’un programme d’étude avec le laboratoire de dendrochronologie de Neuchâtel).  Finalement, une demi-journée de prospections visuelles sur l’un des sommets du haut Val d’Entremont a permis de découvrir un nouveau site inédit, où sont présents les vestiges d’au moins une quinzaine de cabanes.

Fig. 2, Nouveau site inexploré, une des quinze cabanes repérées sur un sommet à près de 2800m d'altitude, © RAMHA 2019.

Le dernier axe de travaux a été la poursuite des études spécialisées et en laboratoire dans le cadre de la préparation à la monographie de site. Un grand nombre de datations par le radiocarbone a également été réalisé auprès du laboratoire de l’Université de Berne et a offert quelques surprises. Si ces datations permettent globalement de confirmer une présence entre la fin de l’âge du Fer et les débuts de l’époque romaine sur les positions étudiées plusieurs datations plus surprenantes ont également pu être mises en évidence. La présence de traces d’une occupation événementielle vieille d’un peu plus de 9000 ans (vers 7000 avant J.-C.) sur le site du Mur (dit) d’Hannibal en fait par exemple partie. À ce jour ces restes correspondraient aux plus anciennes traces d’activité humaine au niveau régional. 

Perspectives 2020

Les deux principaux axes de travail de l’année 2020 seront la préparation à la publication et l’élaboration définitive du projet de valorisation. Une nouvelle table ronde pourrait également être organisée pour clore et échanger sur les travaux spécialisés des différents chercheurs.

À côté de ces travaux de fond, l’association poursuivra ses efforts de communications par l’organisation de conférences ainsi que de visites guidées. Les bénévoles du groupe scientifique effectueront de leur côté, quelques interventions préliminaires sur des positions non encore appréhendées du supposé dispositif dont fait partie le Mur (dit) d’Hannibal. Comme toujours les membres de l’association intéressés à accompagner les chercheurs peuvent s’annoncer via l’adresse info@ramha.ch.