Bilan des activités 2019

Les activités de l’association ont été menées selon quatre axes principaux durant l’année passée :

Tout d’abord, le comité d’association s’est principalement engagé dans la planification de détail ainsi que la recherche de solutions pour le financement et la réalisation des étapes de publication ainsi que de sentier didactique et d’espace d’interprétation autour du Mur (dit) d’Hannibal.

La communication des résultats de nos recherches au public ainsi qu’au monde scientifique a constitué un deuxième axe de travail. Trois excursions didactiques au Mur (dit) d’Hannibal se sont tenues en août 2019 et ont rencontré un vif succès. Ce sont ainsi quarante-six personnes âgées de 5 à 75 ans qui ont pu découvrir (ou redécouvrir) le site archéologique sous un ciel radieux. Avec les commentaires de Pierre-André Gard, accompagnateur de moyenne-montagne, et Aurélia Basterrechea, étudiante en archéologie, les participant-e-s ont bénéficié d’explications sur la formation géologique des Alpes ainsi que d’une présentation du site archéologique.

Fig. 1, Mur (dit) d'Hannibal, 17 août 2019, présentation dans le cadre d'une visite guidée sur le site archéologique du Mur (dit) d'Hannibal, © Joëlle Vicari 2019 (avec l'aimable autorisation de l'auteur).

Chaque randonnée s’est soldée par un apéritif aux abords de l’alpage du Cœur durant lequel les participant-e-s ont répondu à un questionnaire. Ce dernier a livré d’importantes données quantitatives et qualitatives pour élaborer une excursion didactique optimisée dès l’été 2020. Les objectifs étaient de cibler d’une part le profil du public répondant à cette offre et ses intérêts, mais également de donner la parole aux randonneuses et randonneurs. Ainsi, complétant les commentaires enthousiastes, de nombreuses suggestions ont été faites et entendues. En cours d’analyse, les premiers résultats permettent au pôle médiation de l‘association RAMHA de dessiner les premiers contours d’un nouveau produit touristique pour la région.

Quatre conférences ont également été données par des membres du comité dans le cadre de rencontres de clubs ou d’associations et le groupe scientifique RAMHA a aussi participé à quatre colloques scientifiques et un séminaire universitaire (Turin, Udine, Bellinzone, Bâle, Lausanne). Deux articles scientifiques associés à des colloques ont été finalisés et sont en cours d’édition tandis qu’un troisième texte est en cours de rédaction. Deux petits articles d’actualité ont également été proposés au journal de la société de développement locale.

Durant l’été 2019, l’étude de terrain transfrontalière en partenariat avec la Surintendance des activités et des biens culturels de la Région autonome Vallée d’Aoste et en partenariat avec la Section Archéologie de l’Etat du Valais s’est également poursuivie. Le groupe scientifique de l’association RAMHA a ainsi réalisé quatre sorties de terrain, auxquelles se sont additionnées quatre journées d’étude en laboratoire. L’ensemble de ces activités, qui correspond à près de 240h de travail, a été réalisé bénévolement par les membres du groupe scientifique RAMHA.

Ces travaux ont ainsi permis de documenter sur deux jours un site totalement inexploré du flanc sud de la Vallée d’Aoste. Les structures ainsi que le matériel qui y ont été repérés sont très similaires à celui des autres positions explorées et permet de valider l’intégration de ce nouveau site dans le corpus associé au Mur (dit) d’Hannibal.  Sur ce dernier lieu, un petit complément d’étude des sols a été réalisé et une journée été consacrée au monitoring et à la documentation des bois glaciaires associés à une position repérée sur l’arête frontière actuelle (ces artefacts font l’objet d’un programme d’étude avec le laboratoire de dendrochronologie de Neuchâtel).  Finalement, une demi-journée de prospections visuelles sur l’un des sommets du haut Val d’Entremont a permis de découvrir un nouveau site inédit, où sont présents les vestiges d’au moins une quinzaine de cabanes.

Fig. 2, Nouveau site inexploré, une des quinze cabanes repérées sur un sommet à près de 2800m d'altitude, © RAMHA 2019.

Le dernier axe de travaux a été la poursuite des études spécialisées et en laboratoire dans le cadre de la préparation à la monographie de site. Un grand nombre de datations par le radiocarbone a également été réalisé auprès du laboratoire de l’Université de Berne et a offert quelques surprises. Si ces datations permettent globalement de confirmer une présence entre la fin de l’âge du Fer et les débuts de l’époque romaine sur les positions étudiées plusieurs datations plus surprenantes ont également pu être mises en évidence. La présence de traces d’une occupation événementielle vieille d’un peu plus de 9000 ans (vers 7000 avant J.-C.) sur le site du Mur (dit) d’Hannibal en fait par exemple partie. À ce jour ces restes correspondraient aux plus anciennes traces d’activité humaine au niveau régional. 

Perspectives 2020

Les deux principaux axes de travail de l’année 2020 seront la préparation à la publication et l’élaboration définitive du projet de valorisation. Une nouvelle table ronde pourrait également être organisée pour clore et échanger sur les travaux spécialisés des différents chercheurs.

À côté de ces travaux de fond, l’association poursuivra ses efforts de communications par l’organisation de conférences ainsi que de visites guidées. Les bénévoles du groupe scientifique effectueront de leur côté, quelques interventions préliminaires sur des positions non encore appréhendées du supposé dispositif dont fait partie le Mur (dit) d’Hannibal. Comme toujours les membres de l’association intéressés à accompagner les chercheurs peuvent s’annoncer via l’adresse info@ramha.ch.

Des excursions, des recherches qui continuent et une collaboration qui se renforce

L’été est arrivé et la neige fond sur les sommets. L’appel des hauteurs retentit donc…

Trois excursions didactiques au Mur d’Hannibal

Afin de concevoir un sentier didactique ainsi qu’une application mobile pour partager le résultat des recherches archéologiques du « Mur d’Hannibal », l’association RAMHA organise trois sorties participatives sur le site archéologique le samedi 17, le mercredi 21 et le samedi 24 août 2019.

Une archéologue ainsi qu’un accompagnateur de randonnée vous proposent de remonter le temps, de la formation géologique à la fréquentation humaine, tout en suivant l’évolution environnementale de la région.

Durant et à la fin de l’excursion, vous serez invité(e, s) à remplir un questionnaire. Les données récoltées et les remarques éventuelles serviront de base afin de produire une excursion didactique destinée tant aux familles qu’aux randonneurs chevronnés.

Prix par personne : 30.-

Départ : 8h à Liddes pour marcheurs entraînés* (1300 mètres de dénivelé positif) ou 11h à l’Alpage de Cœur pour tous (460 mètres de dénivelé positif)
Midi: Arrivée au mur vers 12h/12h30 et départ à 14h
Retour : 15h à l’Alpage de Cœur pour un petit rafraîchissement et 17h30/18h à Liddes

* Le départ de Liddes n’aura lieu que s’il y a un minimum de quatre personnes inscrites

Equipement :

  • Sac à dos avec: vêtement chaud et de rechange, veste imperméable, casquette, foulard ou chapeau, lunettes de soleil, boisson en suffisance (minimum 1l), pique-nique et « en-cas » pour les pauses
  • Un pique-nique personnel
  • Chaussures de marche montantes à semelle profilée
  • Une paire de bâtons est vivement recommandée
  • Jumelles et appareil de photo ne manqueront pas de fixer quelques images

Minimum requis de 8 participants
Maximum de 15 participants

La sortie sera annulée en cas de mauvais temps.

Renseignements et inscriptions jusqu’à limite des places disponibles à : visites@ramha.ch

Les membres de l’association sont aussi cordialement invités à participer à ces sorties et à les proposer à leurs entourages ou leurs connaissances.

Visite guidée par des membres du groupe scientifique RAMHA à des étudiants de l'UNIL accompagnés par leur professeur et des visiteurs, Mur (dit) d'Hannibal, © RAMHA, juillet 2016.

Des recherches transalpines sur le terrain et en laboratoire

En parallèle de ce programme de médiation, des datations par le radiocarbone sont en préparation pour les rapports d’intervention et le groupe scientifique RAMHA planifie trois sorties pour des compléments ponctuels de documentation sur le Mur (dit) d’Hannibal sur le Col d’Annibal et sur un site inédit, durant l’été 2019. Ces interventions seront réalisées en collaboration avec les collègues valdôtains. Les études en vue de la publication monographique se poursuivent également à partir des découvertes des années précédentes.

Nous souhaitons aussi relancer un appel à participer à nos recherches en nous transmettant tous témoignages matériels (dont des photographies) et immatériels (récits) en lien avec le Mur (dit) d’Hannibal ou d’autres positions similaires dans la région (info@ramha.ch).

Bilan 2018 et perspectives pour le début 2019

Le terrain 2018

Une équipe de bénévoles RAMHA, en collaboration avec l’archéologie cantonale valaisanne et la Soprintendenza per i beni e le attività culturali de la Regione Autonoma Valle d’Aosta, a pu explorer plusieurs secteurs inédits lors de la campagne de recherches 2018. Les interventions, de un à deux jours, se sont déroulées sur quatre sites. Deux positions étaient situées en Valais (Mont Carré, Plan de Tcholeire), une se trouvait sur la frontière entre le Valais et la Vallée d’Aoste (plateau oriental du Col ouest de Barasson) et la dernière était en Vallée d’Aoste (Punta Fetita).

L’étude préliminaire du site de Punta Fetita (topographie, relevé 3D par drone, documentation et sondages) a donné des résultats très encourageants et les caractéristiques de ce site, déjà mentionné sur un article de 2016 de https://www.andarpersassi.it, sont très similaires à celles du Mur (dit) d’Hannibal : une enceinte fortifiée contre à-pic de plus de 260m, plus d’une trentaine de fondations de cabanes, du matériel tardo-républicain ainsi que de la céramique de tradition indigène,… 

Fig. 1 - Recherches communes entre l’équipe de la Soprintendenza ai Beni e Attività Culturali et le groupe de recherches RAMHA, travaux de documentation, Punta Fetita, © RAMHA, août 2018.

Ces interventions ont permis de resserrer les liens avec les collègues valdôtains et laissent envisager de futures collaborations, aussi bien sur le terrain, dans des domaines techniques, que pour des études spécifiques. Ce qui sera d’une grande importance pour une meilleure compréhension du Mur (dit) d’Hannibal et des événements dans lesquels, il s’inscrit. Ces collaborations transfrontalières pourraient aussi permettre d’envisager un projet plus large à l’échelle alpine.

Les colloques 2018

Après une présentation à la Roman Archaeology Conference d’Edimbourg en avril, l’équipe RAMHA a eu l’occasion de présenter ses résultats et pistes de recherches lors de deux colloques en octobre. Une communication a été présentée dans le cadre d’un colloque inter-pyrénéen en Cerdagne (Catalogne) et un poster a été exposé au Colloque des Alpes qui s’est tenu à St-Gervais en Haute-Savoie. Ce dernier travail, qui bénéficie des nouvelles recherches communes avec les collègues valdôtains, a permis de développer les réflexions au niveau régional et d’en mieux évaluer les implications pour une interprétation historique des résultats. Le site https://www.andarpersassi.it ainsi que les échanges menés en 2018 ont largement contribué à ces réflexions.

Les accueils offerts à ces présentations ont été très positifs et elles donneront lieu à des publications en 2019-2020.

La table ronde de janvier 2019 

Les 17 et 18 janvier 2019, une table ronde s’est tenue à Liddes avec pour objectif de préparer au mieux la publication des études menées sur le site du Mur (dit) d’Hannibal. 

Chaque chercheur ou groupe de chercheurs ayant participé au projet (archéologue, géologue, historien, palynologue, anthracologue, carpologue, archéozoologue, spécialiste de sciences criminelles,…) y a présenté ses résultats préliminaires de manière à mettre à niveau les connaissances des autres participants avant d’entrer dans la finalisation des études et dans la rédaction en vue de la publication de la monographie de site. Des discussions ont ponctué les présentations et ont permis à chacun de s’exprimer. 

L’idée était également de sortir de sa zone de confort en se confrontant aux résultats des autres et des experts, externes au projet, ont également été invités pour jouer les critiques, les avocats du diable et commenter les travaux. Une délégation de collègues valdôtains était également présente.

Un travail de mémoire de Master pour valoriser ces recherches

Après un travail de mémoire de Master en muséographie, Aurélia Basterrechea réalisera en 2019 un second travail de mémoire en archéologie avec pour sujet, la valorisation des découvertes réalisées dans le cadre du projet RAMHA. Ce travail sera d’une grande importance pour la dernière phase de notre projet et pourra servir de feuille de route pour une mise en œuvre.

Tout un chacun pourra ainsi enfin profiter des années de recherches menées sur le Mur (dit) d’Hannibal…

Une nouvelle campagne de recherches ponctuelles et le développement de collaborations transnationales en été 2018

De juillet à septembre 2018, une série d’interventions de courte durée seront menées par le groupe scientifique RAMHA assisté de membres de l’association et de bénévoles.

Il s’agira en priorité de documenter un nouveau site repéré durant la campagne 2016, et de poursuivre les observations réalisées en une journée sur un site dont l’exploration avait également débuté en 2016. Des recherches ponctuelles sur des points de passage seront également opérées dans la région du Grand-Saint-Bernard.

Fig. 1, Région du Grand-Saint-Bernard, vue drone de l’équipe RAMHA en cours de prospections sur l’un des regroupements de cabanes repéré en 2016, ©RAMHA2018.

Une équipe d’archéologues de la surintendance de la Vallée d’Aoste a accompagné ponctuellement l’équipe RAMHA dans ces investigations et des recherches communes sont en cours de planification.

Dans cet ordre d’idée, des membres de l’équipe RAMHA se joindront à des interventions de la surintendance valdôtaine sur le territoire italien.

Si certains membres de l’association sont intéressés à accompagner l’équipe de terrain, ils peuvent très volontiers s’annoncer sur info@ramha.ch. Les dates et programmes des prochaines interventions leur seront transmises.

Fig. 2. Région du Grand-Saint-Bernard, détail du sondage ayant livré un niveau d’occupation charbonneux (défournements de foyer), ©RAMHA2018.

Les premiers jours d’investigations ont eu lieu à la mi-juillet et au début août dans le haut Val d’Entremont. Près d’une cinquantaine de cabanes ont ainsi pu être topographiées tandis qu’un niveau de défournement de foyer était documenté dans le cadre d’un sondage. Aucun objet ne peut pour l’instant être associé directement à cette occupation et des investigations complémentaires seront menées sur la position.

Nous vous tiendrons régulièrement au courant des résultats de nos investigations.

Etudes, contacts transalpins et nouvelles investigations

L’étude globale des résultats 2009-2016 sur le Mur (dit) d’Hannibal et des recherches préliminaires sur les autres positions de la région se poursuit. Les travaux des spécialistes ainsi que la synthèse générale donneront lieu à une nouvelle table ronde avec tous les intervenants de la publication en janvier 2019. Cette dernière permettra la synchronisation de tous les chercheurs et une planification détaillée de la suite des travaux.

Deux articles sont actuellement en cours de finalisation. Un article de synthèse dans le cadre de l’étude de l’inscription en alphabet de Lugano sera publié en 2018 dans le cadre d’un colloque international sur les inscriptions dédiées aux divinités tenu à Rome en 2017 (Parole per gli dèi, EGeA, Peter Lang, Genève).

Un second article sera publié dans le cadre de la Roman Archaeology Conference (RAC) d’Edimbourg qui se tiendra du 12 au 14 avril 2018 (lien).

En février 2018, une séance a pu avoir lieu à Aoste entre le responsable scientifique RAMHA, des chercheurs associés au projet et les responsables des recherches archéologiques de la surintendance de la Vallée d’Aoste (lien) avec de riches échanges d’informations. Les collègues valdôtains nous ont présenté l’état des recherches sur les nombreux sites de haute altitude mis en évidence dans leur région (lien). Un groupe d’amateurs effectuant des observations depuis de nombreuses années dans la vallée d’Aoste participait également à la séance (lien). Nous ne pouvons ici que relever le grand intérêt d’une science participative avec une implication de tous les acteurs de la société et espérer pouvoir développer de tels échanges en Valais.

Nous invitons ainsi toute personne ayant connaissance de vestiges de haute montagne à contacter l’archéologie cantonale valaisanne.

En 2017, le guide de montagne Hubert Caloz, nous a, par exemple, signalé une nouvelle position fortifiée dans le haut Val d’Entremont. Cette dernière fera l’objet d’investigations préliminaires en été 2018 mais elle s’intégrerait parfaitement dans le dispositif mis en évidence par nos recherches. Des investigations complémentaires seront également menées sur certains des sites déjà explorés en 2016 dans l’objectif d’en compléter nos connaissances. Ces travaux seront menés dans le cadre de la publication générale du Mur (dit) d’Hannibal. 

Pour assurer la poursuite de cette étude inédite, sa publication et sa mise en valeur, nos dossiers de recherche de financement ont été mis à jour et peuvent être téléchargés en français, en allemand et en anglais au lien suivant.

Remerciements et suite du projet

Nous profitons tout d’abord de cette page pour remercier Jean-Bernard Morel, notre caissier depuis la fondation de l’association. Après avoir mis en place et assuré pendant plusieurs années avec une grande précision la gestion administrative du projet, Jean-Bernard a émis le souhait de quitter sa charge. Sa remplaçante est Françoise Darbellay et nous la remercions chaleureusement de son engagement pour cette fonction, ô combien importante, pour la réalisation des objectifs RAMHA. Jean-Bernard assure encore un soutien à Françoise pour cette année de transition et nous lui transmettons toute notre gratitude pour cet investissement au-delà de sa charge.

Tous les prélèvements issus des campagnes 2009 à 2016 sont en cours d’étude auprès des spécialistes et la rédaction du rapport final d’intervention a débuté. Ce dernier devrait voir le jour durant le premier semestre 2018. Une table ronde réunissant tous les intervenants du projet sera réunie en automne 2018 pour la préparation de la publication monographique du projet. Les résultats préliminaires de tous les chercheurs ayant participé au projet seront présentés à cette occasion.

Les conditions particulières des occupations au centre de l’étude (haute montagne), les résultats riches et inattendus des campagnes de recherches et la grande variété des spécialistes intégrés permettent d’envisager ce projet comme un cas de référence pour l’arc alpin.

Pour arriver à la publication des résultats de nos travaux, il est encore nécessaire à notre association de réunir des fonds et c’est pour cela que nos dossiers de recherches de financement ont été mis à niveau et traduits en allemand et en anglais.

Ils seront bientôt disponibles sur le site ou à la demande par courrier.

Photo par Jean-Claude Meilland le 14 Octobre 2001

Suite à la transmission d’une photographie de l’inscription du Mur (dit) d’Hannibal de 2001 par un randonneur de la région, nous avons lancé un appel pour récolter toutes les informations ou photographies anciennes concernant le site et constituer des archives iconographiques. Nous invitons ainsi toute personne qui posséderait ce type de document ou de souvenir à nous contacter par email info@ramha.ch.

Après les fouilles…

Après 10 ans de recherches sur le terrain, les investigations sur le Mur (dit) d’Hannibal se sont terminées en août 2016.

Les travaux de tamisage et d’analyse se sont poursuivis dans la lancée. 

L’ensemble des sédiments récoltés en 2016 ont pu être tamisés dans les locaux de l’Archéologie cantonale valaisanne durant les mois d’octobre et novembre. La totalité des sédiments récoltés et transportés à dos d’archéologue durant les trois campagnes est d’environ 1500kg. Les os et graines issus des sédiments de 2009 à 2015 sont actuellement en cours d’analyse tandis que les prélèvements de 2016 sont en cours de triage. Ces derniers pourront être remis aux spécialistes d’ici l’été et l’ensemble des études spécialisées devrait pouvoir être bien avancé, voir terminé, d’ici la fin 2017.

Une table ronde de tous les scientifiques ayant participé au projet devrait pouvoir avoir lieu encore 2017 ou au début 2018, pour préparer la publication de la totalité des résultats obtenus.

Le mobilier archéologique récolté durant la campagne 2016 a pu être restauré grâce au soutien des Musées cantonaux du Valais et le dessin des objets devrait débuter prochainement.

Anneau de ceinturon en bronze de la fin de l'âge du Fer, ce type d’anneau est souvent associé à des épées en contexte funéraire et peut être lié au port de l’arme. (C) ConservArt Sàrl 2017.


Un nombre important de positions fortifiées et non fortifiées présentant des caractéristiques très proches des découvertes du Mur (dit) d’Hannibal nous ont également été signalées en vallée d’Aoste / IT (lien : www.andarpersassi.it/villaggi-salassi-aggiornamento/). Nous avons donc notifié notre disponibilité pour une rencontre et une présentation de nos résultats communs à nos collègues valdôtains et nous espérons développer une collaboration transfrontalière pour l’étude de l’ensemble de ces sites d’altitude des Alpes pennines.

En septembre 2016, le colloque scientifique autour de l’inscription découverte sur le Mur (dit) d’Hannibal par Anne-Françoise et Vincent Quartier-la-Tente a été un réel succès et a permis d’avancer sensiblement sur la compréhension de l’inscription et sur la connaissance de ses détails de fabrication. Michel Aberson, professeur à l’UNIL, s’est fortement investit dans cette recherche et l’organisation de ces deux jours d’étude a été soutenue par l’université de Lausanne (UNIL) et par l’association RAMHA. Les participations des professeurs Filippo Motta et Rudolf Wachter ainsi que celles de Stefania Casini et Angelo Fossati, spécialistes de ce type d’inscriptions ou linguistes ont été précieuses, les apports de notre géologue Michel Guélat, des spécialistes de l’Ecole des sciences criminelles de Lausanne Eric Sapin et Quentin Millet, du tailleur de pierre professionnel Romain Fischli et des premiers témoins de la découverte de l’inscription ont également été importants, sans oublier les contributions de l’archéologue cantonale du Valais Caroline Brunetti et de Philippe Curdy, conservateur au Musée d’Histoire du valais et archéologue spécialiste de la protohistoire et des questions de montagne.

Quelques membres de notre association et des étudiants ont également profité de cette séance.

Ses principaux résultats sont :

- la démonstration que l’état de conservation de l’inscription n’est pas incohérent avec une réalisation antique.

- la validation des spécificités celto-latines formelles et linguistiques de l’inscription.

- l’inversion du fardeau de la preuve en ce qui concerne l’authenticité de l’inscription même si un doute méthodologique doit continuer à exister.

- la réhabilitation d’une possible lecture d’un R latin comme quatrième caractère de la seconde ligne de l’inscription. Ce qui réouvrirait la possible lecture d’une forme du verbe de la dédicace « ieuru » sous la forme « ieureu » pour la seconde ligne.

Une nouvelle publication de l’inscription dans le cadre d’un article de synthèse est en discussion entre les principaux intervenants de la table ronde. 

Dans les découvertes étonnantes réalisées en 2016 par l’équipe RAMHA figure également cette magnifique hache du Bronze moyen. Près de 1500 ans plus ancienne que les vestiges du Mur (dit) d’Hannibal, elle a été découverte sur l’un des cols de l’arête frontière à plus de 2600m d’altitude. Isolée, elle peut probablement être interprétée comme un dépôt votif lié au passage.

Hache du bronze moyen. (C) ConservArt Sàrl 2017.

Une dernière campagne riche en découvertes…

La dernière campagne de recherches de terrain menée dans le cadre du projet d’étude du Mur (dit) d’Hannibal s’est achevée le vendredi 19 août.

Mur (dit) d’Hannibal / deux membres de l’équipe de fouille et Kiba en train de documenter les sondages dans la zone protégée à l’intérieur de l’enceinte principale, le 8 juillet 2016.

Les trois semaines de documentation complémentaire sur le site éponyme du projet ont permis de consolider nos connaissances des infrastructures et des occupants de ce site très particulier. La datation de l’ensemble des principaux aménagements à l’époque tardo-républicaine et l’occupation de la position par des troupes romaines sont à présent confirmées.

Mur (dit) d’Hannibal / la neige couvre le site mais la fouille du bâtiment 20 se poursuit sous la serre, le juillet 14 juillet 2016.

Les niveaux d’utilisation de plusieurs bâtiments ainsi que diverses traces de passages ponctuels postérieurs à l’occupation principale ont pu être documentés. La présence d’un clou de chaussure tardo-républicain dans l’un des abris du secteur extérieur au nord-est de l’enceinte permet également de discuter l’hypothèse de travail selon laquelle la majorité des aménagements du site appartiendraient à une même phase.

Après les travaux sur le « Mur », il a été décidé de réorienter pendant quatre semaines les travaux sur différents autres sites régionaux présentant des caractéristiques proches de celles du Mur (dit) d’Hannibal.

Col sur l’arête frontière / l’équipe RAMHA documente un nouveau site. Les investigations permettent de dater le mur qui s’y trouve de la même période que le Mur (dit) d’Hannibal.

Trois sites fortifiés ont ainsi pu être documentés dans la région du Grand-Saint-Bernard. Deux de ces positions, entre 2600 et 2700m, ont été datées de la même période que le Mur (dit) d’Hannibal. Le matériel qui y a été découvert, bien qu’en faible quantité lors de ces travaux préliminaires, est très semblable au mobilier du Mur (dit) d’Hannibal et les grands murs qui y ont été construits sont proches voire identiques aux découvertes lidderaines. Un peu plus de 300m de fortification a également été documenté sur le troisième col étudié, à plus de 3000m d’altitude. Plus d’une centaine de bois y ont aussi été recensés en contre-bas de la crête fortifiée du côté Suisse. L’occupation principale se trouvant cependant sur versant italien et le versant Suisse ayant été fortement modifié par l’activité glaciaire récente, aucun mobilier autre que des bois, n’a pu y être découvert. Une série de bois prélevés lors de travaux de recherche de ces dernières années avaient déjà été datés de l’époque romaine sur ce dernier site et ces vestiges pourraient être en faveur d’une occupation contemporaine du Mur (dit) d’Hannibal et des deux nouveaux sites datés.
Un site semblable nous a également été mentionné par des collègues valdôtains sur un col menant du haut de la Vallée du Grand-Saint-Bernard (IT) à Courmayeur.

3000m d’altitude entre la Suisse et l’Italie / après avoir passé une semaine à documenter des vestiges d’époque romaine au dessus d’un glacier, l’équipe s’apprête à redescendre dans la vallée.

Après la campagne 2016, Il est donc possible de réfléchir non plus en termes de position isolée mais d’un complexe fortifié de la période tardo-républicaine entre le haut du Val d’Entremont (CH) et la haute Vallée du Grand-Saint-Bernard (IT), à la périphérie du Col du Grand-Saint-Bernard.

… et des recherches qui se poursuivent …

Une table ronde autour des questions que pose l’inscription en alphabet de Lugano repérée en 2005 ouvre en ce début septembre 2016 les travaux de groupes et colloques qui mèneront à la publication des résultats des 10 ans de recherches archéologiques autour du Mur (dit) d’Hannibal.
Une fois les sédiments prélevés en 2016 tamisés, les nombreuses études spécialisées entamées seront menées à terme (carpologie, archéozoologie, anthracologie,…) et complèteront les études géologique et palynologique réalisées en 2015-2016. L’ensemble de ces résultats sera associé aux analyses archéologiques lors d’un colloque réunissant tous les spécialistes ayant participé au projet en 2017-2018.

mais un projet toujours en quête de nouveaux soutiens !

Les résultats obtenus lors des trois campagnes de recherches RAMHA ont été au-delà de toutes attentes et ont permis, avec des interventions ciblées et peu destructives, d’appréhender en trois ans, un site archéologique très particulier du paysage alpin. Des interventions préliminaires sur plusieurs autres sites locaux ou présentant des caractéristiques semblables permettent également de mieux insérer les vestiges étudiés dans un contexte environnemental et historique régional.

C’est donc une page méconnue de l’histoire qui est réécrite dans le cadre de ce projet académique interdisciplinaire peu commun mené par une association à buts non lucratifs pour laquelle œuvre un groupe très actif de bénévoles.

La logistique de ces recherches de terrain et les études spécialisées nécessaires à leur élaboration, ainsi que la valorisation des découvertes, nécessiteront cependant encore de nombreux moyens.

Tous les soutiens, même les plus petits, sont donc les bienvenus pour l’association RAMHA et nous nous tenons volontiers à disposition pour vous transmettre plus d’informations ou venir vous présenter notre projet.

La campagne 2016 démarre…

Après des mois d’études et de rapport, la dernière campagne de recherches sur le Mur (dit) d’Hannibal vient de débuter.

L’équipe est sur le site du Mur (dit) d’Hannibal du lundi 04 au vendredi 22 juillet. Les objectifs principaux de ces trois semaines seront : la poursuite de la cartographie et de la documentation des vestiges et l’étude de la moitié d’un grand bâtiment situé à l’extérieur de l’enceinte principale.

Les conditions météorologiques semblent particulièrement favorables en ce début juillet et ont permis une mise en route efficace.

Après ces trois semaines sur le « Mur », l’équipe RAMHA se rendra sur différents autres sites régionaux, présentant des caractéristiques proches du Mur (dit) d’Hannibal pour y effectuer des recherches comparatives préliminaires du 25 juillet au 19 août.

Vue drone du site archéologique et de la base de recherches RAMHA du Mur (dit) d’Hannibal (RAMHA, juillet 2016).

Premier décapage sur l’emprise du grand bâtiment extérieur L020 (RAMHA, juillet 2016)

De belles perspectives pour 2016…

Les travaux pour le rapport de la campagne 2015 vont bon train. L’informatisation des plans et le dessin de la moitié du mobilier sont déjà réalisés.

La seconde partie du mobilier découvert lors de la campagne 2015 a pu être restauré et est en cours de dessin et de détermination.

Fig. 1 Photographie de l’intérieur de la douille de la grande serpe découverte en 2015, en jaune des lignes radiales et en bleu un cerne de croissance du bois (Werner Schoch, mars 2016)

Le bois constituant le manche de la grande serpe découverte en 2015 a également été étudié par Monsieur Werner Schoch, spécialiste des bois archéologiques. Il s’agirait d’un manche en prunellier taillé dans la masse d’une grande buche (Fig.1). Ce bois dur et résistant est encore utilisé aujourd’hui pour la confection de manches d’outils, de garnitures en coutellerie ou pour la fabrication de cannes.

L’étude des carottes sédimentaires réalisées dans le lac de Champex est également en cours et permet d’assurer de la grande ancienneté de ce dernier. Les premières observations de l’équipe de l’université de Berne permettent ainsi de remonter jusque vers 15000 avant aujourd’hui pour les dépôts les plus profonds.

C’est donc l’ensemble de l’évolution de la végétation et du climat de la fin de la dernière période glaciaire à aujourd’hui qu’il sera possible de restituer à partir de ces prélèvements. Un type d’étude qui reste inédit au niveau local et rare au niveau régional.

Une excellente nouvelle nous est également parvenue du côté de nos finances avec un important soutien financier de la Fondation UBS pour la culture qui nous a versé un don de 15’000.- francs suisse (Fig. 2) pour la poursuite de notre projet et nous la remercions chaleureusement.

Fig 2. Remise du chèque de soutien de la Fondation UBS pour la culture par les responsables de l’UBS Valais en présence de Madame Caroline Brunetti, Archéologue cantonale, 03 février 2016, (RAMHA).